Comme je le raconte dans Chronologie (au bas de la page de présentation des œuvres) cette peinture a été mon premier chantier en extérieur pour la société Pigment 14. Et comme toute première expérience elle a produit ses surprises !
J’obtiens le marché : il faut le réaliser. L’entreprise me donne les coordonnées du client, TACTICS, agence de promotion cinématographique. Je rencontre la responsable qui me fournit la maquette, une photo du personnage vu de face a peindre dans une mise en scène à élaborer à partir d’une vue de l’entrée du Palais impérial :
J’ai rencontré plusieurs difficultés.
La première a consisté à trouver un(e) assistant(e). Une rencontre récente accepte mon offre et nous voilà partis, sans nous connaître : pots de couleurs et poncifs élaborés dans … des plaques de carton découpées ! Je n’avais pas encore de rétroprojecteur et c’est mon assistante qui en a eu l’initiative et qui en a assuré la fabrication ! Je m’étais occupé des peintures et du matériel, l’entreprise ayant échafaudé le mur de 70 m², le décor débutant à une demi douzaine de mètres du sol.
La deuxième difficulté s’est présentée lors de la première visite de chantier du commercial : mon assistante, Déborah, a … renversé le pot de peinture jaune contre le mur, depuis l’étage au-dessus, durant notre conversation, mais heureusement sur la partie non encore décorée ! Je pense que le calme affiché et ma réactivité qui a permis un nettoyage immédiat des coulures (il faut approvisionner en eau propre : descendre, puis remonter en vitesse sans rien renverser d’autre, brosse puis chiffon à la main, humidifier et essuyer vigoureusement en commençant par la bas… (pour stopper l’évolution et empêcher la persistance de spectres de coulures une fois le travail achevé…!), bref ma gestion de l’incident ont certainement participé à la prise de confiance de mon commanditaire !
La troisième difficulté, majeure, fut le ratage complet de la reproduction de la tête de l’acteur principal : trop petite et décalée…! Il m’a donc été fourni une autre photo par l’agence TACTICS, et j’ai proposé de maroufler sur le corps de l’empereur une polytoile (toile non tramée et imputrescible) peinte en atelier.
C’est la solution qui a été choisie :
La toile a été marouflée par un peintre-acrobate (notion qui n’existait pas à l’époque autant qu’aujourd’hui…) après accord de M. Bertolucci, alors en tournage en Chine qui a pu apprécier la toile qui lui a été envoyée ! J’étais au pied du mur avec un talkie-walkie porté par l’acrobate, et mon ami peintre Cyril assurait sa descente depuis le toit.
Il fallait ajuster le tête au bon endroit, à la bonne hauteur : ce fut délicat mais réussi…
Et il n’existait pas internet non plus ! Mais du fait que cette publicité avait été lancée un an avant la sortie du film, et que la gestion de ce contretemps s’est faite en moins d’une semaine, l’erreur ne fut pas déterminante… !
Autant que je me souvienne je n’ai plus rencontré de problème de cette importance sur aucun de mes chantiers jusqu’à aujourd’hui où j’écris ces lignes !
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