Sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle…


Il y a comme ça, dans ma tête, des « choses » à réaliser »…le pèlerinage de St Jacques en faisait partie depuis plus de 15 ans…

Pourquoi ?

Parce qu’il m’a été donné, il y a de cela fort longtemps, de côtoyer au cours d’une soirée, un monsieur d’une bonne quarantaine d’années, qui avait éprouvé le besoin d’y faire référence avec emphase et sincérité et de nous répéter que cela avait été une expérience très marquante pour lui…

C’est tout ?

Non ! et aussi parce j’ai pu en apprécier l’impact manifesté par mon amie Véronique, qui pour y être allée, avec son compagnon, en garde un si beau souvenir, qu’elle dit ne rêver que d’une chose : recommencer, et y aller seule… et puis j’ai lu cet ouvrage « Immortelle Randonnée » (J.-C. Ruffin) qui m’a ouvert la porte vers l’organisation d’un départ. Organisation assez simple finalement, si elle est documentée et enrichie par des rencontres avec des personnes expérimentées … Pratiquant mon Aïkido avec assiduité, je me suis senti -en cela totalement candide !- « physiquement » en forme, et ne m’a pas effleuré un seul instant la sensation que la pratique intense d’un sport ne signifie en rien une disposition à en pratiquer un autre… sans préparation !

Mon pèlerinage n’aura duré que 40 jours d’une marche qui, si elle a bien été intensive, ne m’en semblait pas exagérément fatigante : du 11 mai au 20 juin 2015, j’ai marché 911 km, parcourus seul la plupart du temps ( par choix : et de l’époque et des chemins choisis ). Parti de chez moi, j’ai rejoint Lourdes (…), ville où la douleur à mon tendon d’Achille (entre autres..) droit a atteint son paroxysme et m’a contraint à l’arrêt, à contre-cœur !… J’aurai quand même insisté plus de trois semaines, me forçant à boiter et pensant ainsi ne pas éprouver le tendon fatigué, 500 km à me tortiller jusqu’à chuter et provoquer deux déchirures musculaires, à trois jours d’intervalle, …« on achève bien les chevaux »…!

Eh! bien oui : le chemin déclenche comme une ivresse qui appelle au petit matin le pélerin, qui s’est couché absolument épuisé la veille, à reprendre son bâton pour jouir encore et encore de cette fusion avec un chemin inconnu qui le mène vers un ailleurs… Il repart, sachant qu’il pourra en évaluer l’aboutissement à chacun de ces moments-mêmes où ses pas lui font éprouver toute la profondeur d’une indicible qualité de sa propre Vie.

Magique !

Et dire que j’avais déjà réservé la nuitée du lendemain (20 km de plus et j’aurais parcouru exactement la moitié du parcours choisi :-)… mais le médecin des urgences m’a dissuadé de tenter l’impossible, d’un formel : « Vous n’y arriverez pas! » et là, j’ai eu envie de le croire ! … Rapatrié sanitaire, je suis maintenant assis chez moi depuis 6 semaines, en ce début du mois d’août, la jambe à l’horizontale pour favoriser un dés-inflammation du mollet droit : tendinite extenseurs des orteils + déchirure partielle du tendon d’Achille (que je ne soupçonnais pas) + deux déchirures successives du mollet + tendinite achiléenne à gauche (mais moins, beaucoup moins douloureuse celle-ci…) … il était temps d’arrêter les dégâts !

Heureusement qu’ici, dans le Haut de Cagnes, mes voisins-voisines sont adorables et si dévoués, j’ai réussi à me payer ce luxe d’une immobilisation « totale » de 4 semaines.

J’imagine bien qu’un reportage photo comme celui que je vais développer pour illustrer cet article, ne fera ressentir à l’observateur que ce qu’il supposera avoir été l’émotion du photographe… J’ai opté ici pour une illustration thématique : voici, en premier, les arbres que j’ai remarqués, et retenus:

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Si vous voulez vraiment partager l’émotion que ces photos veulent transmettre, il vous faudra favoriser en vous-même, encore mieux que le meilleur ressenti, et vous faire à l’idée que le pèlerin éprouve un étrange sentiment, celui qui renforce sa certitude d’être à sa place là où il évolue.

Ces photos ne sont qu‘un écho à ce chant intérieur que l’on éprouve parfois, quand on vit de tels moments de « communion intégrale »… J’imagine, par exemple, les « conquérants de l’inutile » quand ils posent le pied sur le sommet atteint et réputé inaccessible, je pense au sauteur à la perche quand il se retourne dans sa chute pour constater que la barre n’a pas bougé,…à tous ces instants où l’individu éprouve avec certitude un contact avec la Réalité, sans référence aucune et en pleine conscience de son instant de Vie.

2 réflexions sur “Sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle…

  1. Donguy dit :

    Très bien écrit Bernard ! Ici, il y a « les Chemins d’Art » (collectif d’artistes) dont je n’ai pas manqué de prendre le départ en 2012 avec mon personnage-Pellerin (nom de jeune fille de ma mère) qui est donc un voyageur, suivant sans cesse un « Oiseau » …

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    • b3rnart dit :

      Merci Miguel, il est toujours agréable d’apprendre que l’on a suscité du plaisir 🙂 je suis content de suivre, malgré la distance, tes pérégrinations artistiques !

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