Au cours de ce chantier, réalisé en très grande partie à deux, avec Ania, j’ai beaucoup photographié, je complète donc aujourd’hui cet article publié précédemment, avec une iconographie largement augmentée. En revoyant ces photos j’ai imaginé qu’on ne se rend sans doute pas très bien compte des différentes étapes nécessaires à la réalisation d’une telle peinture, tant qu’on n’a pas foulé durant plusieurs jours les étages de ces échafaudages… En voici les grandes lignes.
Selon mon « habitude » lorsque j’arrive dans une ville je m’adresse au Maire et je lui propose mes «compétences». Arrivé à Cagnes j’ai improvisé deux ou trois murs pour lesquels j’ai proposé des photos-montages de peintures murales à M. Louis Nègre, alors Sénateur-Maire, et enfant de la Ville.
Quelques mois plus tard La Ville me propose de participer à une consultation restreinte, que j’ai remportée avec cette maquette, destinée à habiller la façade aveugle d’un futur ensemble immobilier en centre ville, le « Patio Renoir ».
Voici les deux maquettes que j’ai proposées, mis à part les éternels trompe-l’œil se promettant d’effacer la façade…
La photo ci-dessous qui n’a pas été retenue, est un montage fait sur la perspective de l’infographiste du promoteur (tout autant que celle qui a été retenue, ci-contre, que j’ai aménagée pour n’avoir plus que les proportions exactes, hors thuya…)
La mise en œuvre n’a pu se faire qu’à la fin du chantier de bâtiment, car pour la première fois en trente années de pratique, le responsable des travaux refusait d’accueillir une entreprise -moi-même- sans assurance décennale. Principe fort louable, mais les artistes-peintres comme moi ne peuvent légalement pas contracter une telle assurance. Résigné, et ne voulant pas déroger à son règlement interne, il m’a proposé de ne travailler qu’au départ de tous les autres corps de métier : ce qui a été tout à fait confortable (accès à l’eau, local tout neuf pour l’entreposage du matériel de chantier, etc …)
La particularité de cette peinture est qu’elle permet de voir à son emplacement initial, le village d’en haut vu du bas de Cagnes : c’est la vue qui était possible depuis le trottoir, avant la construction de l’immeuble 🙂
Cliquer sur cette photo du mur fini pour l’agrandir,
et ensuite cliquer à nouveau pour plus de détails 🙂
Dans les diaporamas ci-dessous vous retrouverez les diverses étapes de la construction d’une telle peinture : du report du graphisme par poncif au tracé des courbes sur trois étages d’échafaudages permettant le tracé harmonieux des palmes des arbres. En passant par les poses acrobatiques parfois nécessaires pour parvenir à peindre là où nécessaire, et par les démontages de plateaux d’échafaudage pour voir un détail depuis le sol ou pour passer les outils nécessaires à la finition…
N.B. : la teinte bleutée n’est pas une erreur de blanc des blancs : il y a un filet…vous imaginer l’ajustage des teintes…
Mais avant de commencer : préparation du support : 1- nettoyage haute-pression (photographier en même temps s’est avéré difficile !), 2- application du saturateur du support, puis nous avons tracé la géométrie de la maquette pour procéder à 3- application de la primaire qui a été teintée : couleur béton et couleur bleu du ciel
Les vues de loin : débâché ou pas, il est utile de bien observer le mur à chaque étape importante de l’avancée des travaux. Les tracés tout d’abord (je resterai toujours (trop?) attentif au tracé des courbes : elles restent dans mon évaluation, LE critère de professionnalisme de l’exécutant d’une peinture monumentale), et puis la justesse de la teinte et de la tonalité de la couleur choisie pour transcrire l’effet recherché qui n’est représenté qu’en petit sur la maquette…
Les étapes du tracè des palmiers :
Et tout le reste : les poncifs pour le village après l’avoir correctement photographié, le traçage, l’application des teintes et des nuances, les changements d’étages, démontages partiels des plateaux pour pouvoir apercevoir notre travail depuis le sol, etc, etc…
Le chantier a été mené sur une durée de 7 semaines en 300 heures à deux,
pour un budget global de 22 000 € H.T.
et hors échafaudage (qui fut laissé par le maçon et à la charge du promoteur).