Le « Machu Picchu » est la « vieille montagne », en langue Inca.
Cet emplacement a été choisi par le peuple Inca pour être un centre religieux et scientifique. Alors disséminés sur un grand territoire des Andes centrales les groupes, restant liés, communiquaient entre eux grâce à un vaste réseau de relais de messagers-coureurs. Les messages étaient codés et transmis par des cordelettes en laine de couleur tressées et nouées : les couleurs et les nœuds constituaient l’alphabet du code .
Visiblement tenants d’une vaste connaissance scientifique et astrologique, leurs universités dispensaient, dans des bâtiments distincts, des cours adaptés au sexe de sa jeunesse : les hommes et les femmes n’étaient pas destinés aux mêmes fonctions supérieures du cadre social.
Les constructions monumentales, en pierres parfaitement jointives (sans mortier) étaient les édifices sacrés, les constructions en pierre avec mortier étaient les constructions profanes. Patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1990, le site est exploré par une multitude de chercheurs qui ne parviennent toujours pas aujourd’hui à établir une histoire de cette portion de civilisation entièrement détruite par les espagnols au XVI ième siécle.
N.B : Les visites sont obligatoirement guidées et de font sur réservation (la veille en période « creuse », mais en période touristique il y a plus de 7 000 visiteurs… par jour !). Les cheminements sur le site sont balisés, et organisés pour permettre une bonne gestion des flux de groupes qui suivent leur guide. Le même guide organise son parcours au gré de son humeur, deux groupes successifs n’entendront pas les mêmes histoires et ne passeront pas aux mêmes endroits. Il vous est permis ensuite une seconde visite, sans guide celle-ci, dans l’heure, et durant laquelle vous pourrez divaguer à votre gré tout en respectant certaines limites contrôlées par des agents en poste. C’est alors l’occasion de pouvoir cadrer tranquillement ses prises de vue …
Jour de pluie et de brouillard, une vue différente du standard habituel s’est offerte à nous, les pains de sucre alternant leurs apparitions au gré des passages nuageux …
Édifiée à la crête d’un corps de montagne unissant pains de sucre et formation granitique, la cité est cernée par deux vallées dont les flancs sont organisés en terrasses.
Les endroits les plus marquants de la visite sont bien évidement ceux dévoilant les agencements de ce blocs de pierre de plusieurs tonnes parfaitement jointifs alors que découpés suivant des tracés des plus surprenants… On ne peut s’empêcher d’évoquer l’idée émise quant aux blocs des pyramides d’Égypte qui auraient été moulés sur place, à partir de poudre de pierre avec un liant aujourd’hui inconnu (au même titre que la pierre reconstituée, qui utilise, de nos jours, des résines de synthèse pour liants…).
Le diaporama ci-dessous propose des détails de ces structures sacrées et ainsi que des sculptures propres au domaine sacré du site (escalier, « totem »,…)
La recherche a établi que les couvertures des bâtiments profanes étaient en matériaux végétaux … certaines toitures ont ainsi été reconstituées :
Ruelle de la zone profane :
Témoignage des cultures en terrasse et toiture végétale reconstituée :
La visite sous la pluie, très abondante par moments, n’a pas découragé tout le monde ! Ici le flanc du site aménagé en terrasse, vu d’en bas :
Le spectacle est fascinant ! La « cour centrale » du site :
Tant attendus : les lamas ! (tout le monde évitait de s’en approcher de face (sacré Hergé !)).
Vue plongeante vers la vallée de l’autre versant :
De toutes parts le site est limité par ces à-pics, les nuages participaient alors à la « magie » du lieu :
Et nous avons quitté ce site légendaire en traversant des moments créés aussi par l’opportunité des conditions climatiques…
Note : Notre guide, péruvienne de Cuzco (Cusco en péruvien), fort sympathique, a traité son exposé de façon conviviale évitant dates et nombres que nous n’aurions pas retenus, et nous interpelant collectivement par le « patronyme » de group -said in english- comme si elle ne s’adressait qu’à une seule personne. Elle nous a proposé de donner notre pays d’origine (nous étions une quinzaine), évoquant ses propres voyages avec amusement et a créé ainsi une sorte d’« intimité ». C’est elle-même qui a alors posé la question pour nous, présumant de l’impatience de chacun d’en connaître la réponse : « Les Incas procédaient-ils aux sacrifices humains ? ». Elle nous a répondu par l’affirmative, évoquant les restes de deux enfants incas, découverts dans une grotte de montagne en l’actuelle Argentine, et visiblement morts de froid dans un processus rituel. En l’état actuel des recherches, les enfants choisis de l’époque vivaient comme un honneur de servir leur nation en se sacrifiant pour plaire aux dieux et permettre ainsi l’avènement des pluies à l’époque attendue, et partant la survie de leur groupe.
Et notre guide, pour nous aider à tempérer notre outrage, d’invoquer les sacrifices actuels qui ne touchent plus deux enfants -alors sacrifiés aux grandes étapes culturales annuelles, avec ferveur et dans le respect de rituels établis- mais des millions de civils exterminés pour du pétrole ou des minerais. L’objectif reste le même : la prospérité du groupe, et pourtant ces sacrifices humains, sans commune mesure avec ceux évoqués chez les Incas, ne sont plus aujourd’hui qualifiés que de «dommages collatéraux »…
C’est aussi un point de vue…
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