1988. Plus de 800m2, à 300 mètres de la Tour Eiffel, au n° 101 du quai (Édouard Branly) Jacques Chirac dans le 15e arrondissement. Après la visite de la Tour Eiffel, on ne voit que lui en se rendant à la station de métro… Urgence : depuis la naissance des lois permettant de peindre en grand et toute hauteur dans les espaces publics, les propriétaires de murs offrant une grande visibilité (dimensions et position) font «monter les enchères »… Pour ce mur l’étau se resserre : le terrain vague , propriété publique, au pied du mur pignon le plus convoité de Paris a été cédé au Japon pour y construire la « Maison de la Culture du Japon » (simple retour diplomatique à équivalence de terrain pour la France au centre de Tokyo…) Et en 1988 le Japon décide d’inaugurer son bâtiment en 1990 !
Le Mur des célébrités est une idée de Dominique Durand (décorateur) qui en propose le principe à R.T.L. qui l’entérine auprès de la Ville de Paris : une tribune dont les personnages seront vus en perspective, pour une durée connue limitée à deux ans… Ce ne sera finalement qu’en hiver 1992 que le décor sera peint en blanc avant l’ouverture du chantier par le Japon…
Au moment de sa mise en œuvre, l’esquisse en est proposée à Bernard Héloua peintre muraliste pour constituer son équipe (nous avons travaillé jusqu’à 12 peintres), déterminer les méthodes d’agrandissement et assurer la logistique (suivi et fourniture en calques, crayons, pantographes, épiscope, mètres,…., en brosserie, seaux de peinture, chiffons et peintures acryliques,…), sachant que la date d’inauguration avait été fixée à six semaines après l’ouverture du chantier !
Le décor est partagé en deux zones :
– les anonymes en partie haute : mur de briques brut.
– les célébrités en partie basse. : mur recouvert d’un enduit ciment lissé
La perspective est assurée par la taille ds visages des personnages :
Les portraits des célébrités sont de taille variable de 34 cm à 80 cm de hauteur ( Einstein,…), les rangs des anonymes sont de taille progressivement réduite.
Toutes les positions des célébrités sont numérotées de 1 à 437 sur l’esquisse. Portrait et emplacement des célébrités nous ont été communiqués au jour le jour : tous les matins un agent RTL nous déposait les images et leur numéro de situation, mûrement déterminée par RTL : afin d’éviter tout problème relevant des susceptibilités politiques, religieuses, relationnelles ou discriminatoires…
Les agrandissements des portraits se faisaient en plusieurs étapes :
- soit par rétro-projection en atelier (une cabane de chantier au pied de l’échafaudage).
- soit par agrandissement direct sur le mur :
– par poncif
– ou par pantographe.
Enfin les zones d’ombres et de lumières (1 teinte) étaient mises en couleurs pour chaque portrait et la finition en était initialement assurée par M. Durand, pour éviter une trop grande variété dans le rendu final.
Une restauration de qualité pour les repas de l’équipe, pris sur le terrain vague au pied de l’échafaudage, avait été organisée avec un ami cuisinier de talent qui nous a gratifiés d’excellents repas tous les jours travaillés, assurant seul toute la logistique de son activité !
Comme cela survient parfois, la fin de chantier a souffert d’une mésentente entre M. Durand et moi-même, et les quelques derniers jours de finitions ont été confiés à d’autres peintres, ce qui m’a valu, plusieurs années plus tard (1995), lors du recrutement de peintres pour les chantiers d’EXCALIBUR, de m’entendre « raconter » qu’elles et ils avaient « fait » le mur RTL, mur devenu une référence incontournable…








Le DIAPORAMA ci-dessous (pause en haut à droite de l’écran) présente différentes sections et étapes de la réalisation. On distinguera aisément les anonymes sur le mur de briques brutes, et sur les personnalités on remarquera les photos-modèles utilisées par les peintres, jusqu’à la dernière vue de visages au rendu très fidèle










